Fonctionnalités et performances

Ma pompe à chaleur surconsomme : que faire ?

La surconsommation d'une pompe à chaleur peut provenir d'un dysfonctionnement ou d'un mauvais paramétrage. Découvrez les causes possibles d'une consommation excessive.

Avant d'explorer les causes d'une consommation excessive de la pompe à chaleur (PAC), liées à un dysfonctionnement ou à un mauvais paramétrage, il faut rappeler que sa juste consommation dépend bien sûr d'une installation dans les règles de l'art, si possible dans une maison correctement isolée pour éviter tout gaspillage d'énergie. Le dimensionnement est très important : une pompe à chaleur sous-dimensionnée sollicitera de manière excessive l'appoint électrique et grèvera la facture d'électricité ; une pompe à chaleur surdimensionnée multipliera les courts cycles de fonctionnement et augmentera également la consommation d'énergie. Attention également à la mauvaise implantation de la pompe à chaleur air/eau ou air/air. Le positionnement du groupe extérieur doit permettre un bon recyclage de l'air. Dans la cas contraire, la chaleur évacuée par la pompe à chaleur s'accumule et, là encore, la consommation augmente. Le thermostat d'ambiance doit également être judicieusement placé dans la maison. Près d'un point froid (mur mal isolé ou courant d'air), il sera aussi la cause d'une sollicitation excessive de la pompe à chaleur.

Un entretien régulier

Depuis 2020, l'entretien de la pompe à chaleur est obligatoire tous les deux ans. Mais il est judicieux de souscrire un contrat d'entretien annuel pour conserver un chauffage en parfait état de fonctionnement, et éviter toute dérive en matière de consommation et de facture d'électricité. Un entretien régulier de l'installation est en effet le meilleur moyen d'optimiser la performance, et au-delà d'éviter tout risque de panne et de rupture de chauffage.

Plusieurs problèmes peuvent grever la consommation de la pompe à chaleur :

Captage à l'extérieur de la maison

Au niveau du captage, tout d'abord. Les pompes à chaleur géothermiques, avec captage sur nappe phréatique, sont pourvues de filtres qui peuvent se boucher et réduire fortement les performances. Lors de sa visite annuelle, le professionnel pourra si nécessaire les nettoyer.

La batterie extérieure des pompes à chaleur aérothermiques (air/air ou air/eau) est également à surveiller. Au printemps, elle peut s'encrasser, par exemple sous l'effet des pollens, réduisant l'échange de chaleur et augmentant là encore la consommation d'énergie. Il est très simple de la nettoyer et cette opération peut être réalisée par le professionnel comme par le particulier, en appliquant un jet d'eau à faible pression (nettoyeurs haute pression à proscrire) ou une brosse souple.

Réseau de chauffage, émetteurs et unité intérieure de la PAC

La qualité de l'eau circulant dans le réseau de chauffage joue un rôle important dans la pérennité de l'installation. Le filtre, généralement à tamis, placé sur le retour d'eau pour protéger le module intérieur de la pompe à chaleur, s'encrasse à l'usage. Résultat : le débit d'eau est plus faible et la pompe à chaleur doit produire de l'eau chaude à plus haute température pour fournir la même puissance, augmentant ainsi la consommation et la facture d'électricité. Pour s'en prémunir, le professionnel en charge de la maintenance doit juste procéder régulièrement au lavage du filtre en le passant sous l'eau pour le débarrasser de ses impuretés.

Les émetteurs de chaleur (radiateurs ou plancher chauffant) et l'échangeur de la pompe à chaleur peuvent aussi s'embouer. Mêmes effets que pour le filtre : l'échange thermique diminue. Les boues vont jusqu'à colmater l'échangeur à eau si rien n'est fait, mettant en panne le générateur. Des traitements peuvent être mis en place par l'installateur pour prévenir la formation de particules de boues en suspension dans le réseau de chauffage, dont la formation est favorisée par la présence d'oxygène dans l'eau. La problématique est moindre avec les réseaux en cuivre et les anciens radiateurs en acier, relativement étanches à l'air ; elle l'est davantage avec les réseaux en plastique (PER), surtout quand ils ne présentent pas de barrière anti-oxygène.

Circuit frigorifique

Autre cause possible de la surconsommation d'une pompe à chaleur : la fuite du circuit frigorifique dans lequel circule le fluide frigorigène. Le compresseur n'est alors plus capable de transmettre toute l'énergie au circuit de chauffage de la maison. Pour y pallier, la PAC peut alors déclencher l'appoint électrique. La pompe à chaleur s'apparente dès lors à un simple chauffage électrique par effet Joule : 1 kWh d'électricité consommée fournit alors 1 kWh pour le chauffage, là où une PAC air/eau restitue jusqu'à 5 kWh pour seulement 1 kWh consommé. Cette sollicitation beaucoup plus importante de l'appoint électrique entraîne bien sûr une envolée de la facture électrique.

Il faut donc régulièrement vérifier l'étanchéité du fluide frigorigène, mission qui fait partie des obligations de l'entretien obligatoire désormais en place pour la PAC.

Comment bien utiliser une pompe à chaleur ?

Un autre écueil est un mauvais paramétrage de la pompe à chaleur. En premier lieu, la température de départ de l'eau de chauffage doit être réglée au plus juste. C'est le travail de l'installateur. De son côté, l'utilisateur doit veiller à ne pas trop solliciter l'appoint électrique par un mauvais paramétrage de la régulation. Ainsi il ne faut pas trop jouer sur les réglages et baisser exagérément les températures de consigne, à la fois pour le chauffage et la production d'eau chaude sanitaire (ECS).

Pour la production sanitaire, si on paramètre une température réduite du ballon (30°C, par exemple), il faut veiller à configurer un temps suffisant pour remonter le ballon à température (50°C). Dans le cas contraire, la pompe à chaleur n'est pas capable de fournir une puissance suffisante pour le faire et déclenche l'appoint électrique. Ce qui est totalement contre-productif puisque l'énergie économisée en maintenant le ballon à basse température est alors plus que perdue par la montée en température réalisée par l'appoint électrique, plus consommatrice en énergie que le fonctionnement thermodynamique normal de la PAC. Une solution peut être d'interdire l'appoint électrique pour l'ECS.

Mode de fonctionnement à utiliser en cas d’absence

En hiver ou en automne, lorsqu’il fait froid, le mode "hors gel" est un programme qui s’active dès la mise en "veille" de l’installation et qui garantit la conservation d’une température au moins égale à 5°C dans le logement, ceci pour éviter les problèmes provoqués par le gel (dilatation et rupture des canalisations, condensation, moisissures…). Avec une pompe à chaleur, le mode "hors gel" doit cependant être utilisé avec précaution. Si ce choix peut sembler logique pour réduire sa consommation de chauffage en cas d’absence, son efficacité va dépendre de la durée de l’absence et de la saisonnalité.

En comprendre les raisons demande de s’intéresser de plus près au fonctionnement même de la pompe à chaleur. Deux explications à cela :  

  • Le compresseur ne s’enclenche que pour une température d’eau d’au moins 17°C. En-dessous de cette valeur, la pompe à chaleur ne fonctionne qu’avec le seul appoint électrique.  
  • Quand la température extérieure chute sous les 5°C, le fonctionnement de la pompe à chaleur (en fonction du modèle) nécessite des cycles de dégivrage qui ne sont, là encore, possibles que si la température d’eau s’élève au moins à une vingtaine de degrés.  

Pour assurer le fonctionnement thermodynamique de la pompe à chaleur, il faut donc garantir une température d’eau d’au moins 20°C.  

Une bonne stratégie en cas d’absence courte serait donc de régler la température de consigne à 16 ou 17°C, ce qui correspond à une température de départ d’eau d’environ 25°C. Ainsi la pompe à chaleur fonctionnera de manière optimale avec un COP très élevé, sans recourir à l’appoint électrique.

En revanche, un fonctionnement en mode "hors gel" ou réduit (avec une température trop faible dans le logement) supposera un fonctionnement tout électrique de la pompe à chaleur. Le COP sera seulement de 1 et la pompe à chaleur aura un rendement dégradé avec pour conséquence une consommation électrique excessive. Et c’est sans compter le risque de développement de moisissures et de dégradation du logement !  

Pour une absence plus longue, maintenir un logement vide à une température de 16 ou 17°C peut sembler aberrant. Dans ce cas, le mode "hors gel" prend tout son sens ! Il est rare en effet, qu’un logement atteigne cette température même si cela va dépendre de sa situation géographique et de la saison.

L'apport de la nouvelle régulation Viessmann

L'interface de régulation de la pompe à chaleur renseigne si l'appoint électrique est en fonctionnement, par l'affichage d'un pictogramme. Une façon d'identifier une consommation excessive est de regarder l'historique et de comparer deux périodes de chauffe. Si l'appoint électrique est davantage mis à contribution, c'est qu'il y a un problème.

Les pompes à chaleur équipées de la nouvelle régulation E3 de Viessmann sont capables d'avertir l'installateur, via l'application ViGuide, que l'appoint est sollicité de manière trop importante chez son client. Il peut ainsi intervenir rapidement pour éviter une envolée de la facture.