Fonctionnalités et performances

Pompes à chaleur : quelles différences entre COP nominal et saisonnier ?

Les pompes à chaleur ont un vocabulaire bien à elles, notamment pour comparer leurs performances énergétiques. Un éclairage s'impose pour différencier COP nominal et saisonnier.

Que signifie COP ?

Le COP est le coefficient de performance d'une pompe à chaleur. Pour en savoir plus sur cette définition, consultez notre article de FAQ sur le sujet.

Qu'est-ce que le COP d'une pompe a chaleur (PAC) ?

Le COP, ou coefficient de performance, est le rapport entre énergie produite et énergie consommée. Pour faire simple, une PAC avec un COP de 3 produira 3 kWh de chaleur pour seulement 1 kWh d'électricité consommée. Le coefficient de performance concerne uniquement le chauffage. Un autre indicateur (EER) renseigne les performances de la PAC en mode rafraîchissement.

Le COP traduit donc la performance énergétique de la PAC. Il s'agit d'une valeur mesurée pour une température d'air extérieure de + 7°C et une température d'eau de + 35°C (température de l'eau au départ de la pompe à chaleur pour alimenter le circuit de chauffage). On parle de COP nominal (ou COP usine).

Le coefficient de performance est établi et certifié par un laboratoire indépendant, selon la norme européenne EN 14511. Les produits certifiés NF PAC (certification française) ou, de plus en plus fréquemment, HP Keymark (certification européenne) peuvent ainsi être facilement comparés entre eux.

Par exemple, la PAC Vitocal 250-A en 10kW monophasée de Viessmann possède un COP de 5,31.

Même si la température de 7°C extérieure est assez représentative du climat français, des différences peuvent exister entre cette performance établie en laboratoire et la performance d'une PAC en conditions réelles d'utilisation. D'où l'intérêt d'un second indicateur : le SCOP.

COP ou SCOP ?

Le SCOP, ou COP saisonnier, est certifié par HP Keymark selon la norme EN 14825 en prenant en compte plusieurs températures extérieures, deux régimes de température d'eau de chauffage (basse et moyenne température) et le fonctionnement à charge partielle de la PAC. Cet indicateur renseigne le rendement saisonnier. Il est plus représentatif des conditions réelles de fonctionnement de la PAC sur la saison entière de chauffe.

Pour poursuivre notre exemple, le modèle Vitocal 250-A en 10kW monophasée possède ainsi un SCOP de 6,14.

On l’a vu précédemment : le COP renseigne sur le chauffage, l’EER sur le rafraîchissement. Logiquement, le rendement saisonnier se décline également en mode rafraîchissement. On parle alors de SEER.

Et l'efficacité énergétique saisonnière dans tout ça ?

Comme tout n'est jamais très simple dans l'univers du chauffage, il existe un troisième indicateur, découlant directement du SCOP : l'ETAS. Il s'agit de l'efficacité énergétique saisonnière. On l'obtient en convertissant le SCOP en énergie primaire, c'est-à-dire en divisant le SCOP par environ 2,3. L'ETAS permet de comparer la performance de la PAC avec les autres systèmes de chauffage, notamment les chaudières.

Pour conclure notre exemple, le modèle Vitocal 250-A en 10kW monophasée possède ainsi un ETAS de 243%. A titre de comparaison, une chaudière gaz THPE à condensation telle qu'une Vitodens 200-W en 25 kW possède un ETAS de 94%.

Le plancher chauffant, champion du SCOP !

L'exemple vaut souvent mieux que la leçon. Viessmann dispose d'un logiciel de simulation pour comparer simplement l'influence du régime de température d'eau de chauffage sur la performance énergétique de la PAC.

Prenons pour exemple une maison de 140 m² construite en 1985 à Reims. Ce logement est classé D. La PAC est installée en remplacement d'une chaudière fioul pour le chauffage et l'ECS.

Les résultats seront différents selon le type d'émetteurs de chaleur : plancher chauffant (basse température : 35°C) ou radiateurs (moyenne température : 55°C, ou haute température : au-delà de 55°C).

Pour des émetteurs basse température (plancher chauffant) ou moyenne température (radiateurs), une PAC monophasée de 10 kW suffit. Nous avons sélectionné le modèle Vitocal 151-A. Coût de la PAC : 11.796 euros HT. Son COP s'élève à 5.

Pour des émetteurs haute température (radiateurs), le logiciel de simulation préconise un modèle monophasé de 13 kW. Nous avons sélectionné le même modèle Vitocal 151-A mais de puissance plus élevée. Coût : 13.204 euros HT. Son COP s'élève à 4,9.

Le SCOP le plus favorable est obtenu en fonctionnement à basse température, avec le plancher chauffant. Il s'élève à 5,44. Coût annuel du chauffage avec cette solution : 684 euros.

Le SCOP baisse avec les radiateurs pour le régime d'eau moyenne température. Il est de 3,81. Le coût annuel du chauffage est logiquement plus élevé : 978 euros.

Le SCOP baisse davantage avec les radiateurs en fonctionnement haute température pour s'établir à 3,16. Le coût de chauffage annuel dépasse alors les 1.000 euros, à précisément 1.178 euros.

Conclusion : la meilleure performance énergétique (soit la facture d'électricité la plus faible) est obtenue avec le plancher chauffant. Pour une même maison équipée de radiateurs nécessitant un régime d'eau à haute température, l'investissement est plus élevé (PAC de 13 kW) et la facture de chauffage n'est pas loin de doubler.